
Les Russes gagnent trop et ne produisent pas assez
Date: 19 mars 2008 à 13:08:26 UTC Sujet: Russie
Les Russes gagnent trop et ne produisent pas assez, préviennent les experts, et si les prix du pétrole et du gaz venaient à baisser, les risques pour l'économie augmenteraient.
Cette année, la part des salaires dans le PIB russe pourrait atteindre 35,5%, affirme une étude de la compagnie FBK (calculs effectués sur la base des données de Rosstat, Service fédéral des statistiques d'Etat, et du ministère du Développement économique). L'année dernière, le total des salaires des Russes a constitué 34,8% du PIB. Ces huit dernières années, cet indice s'est accru de 11,2%.
Natalia Akindinova, directrice exécutive du Centre de développement, avance d'autres chiffres: la somme des salaires officiels représenterait 24% du PIB et, si l'on tient compte des revenus non-déclarés, 45%.
Mais les experts sont unanimes à affirmer que les Russes gagnent trop par rapport au PIB, et ne produisent pas assez. D'autant plus pour un pays dont l'économie est en transition, fait remarquer Igor Nikolaïev, de chez FBK: l'augmentation des salaires s'effectue dans les conditions d'une aggravation considérable de l'écart entre les couches de la population sur le plan économique et social. Même dans les pays économiquement développés, la part des salaires dans le PIB diminue ces dernières années, ajoute-t-il.
L'augmentation accélérée des salaires peut réduire les revenus bruts de l'économie, en freinant son développement, avertit Igor Nikolaïev. La croissance du PIB russe s'explique principalement par la hausse des prix du pétrole et du gaz, mais, s'ils commencent à baisser, la part des salaires dans le PIB s'avérera trop élevée, estime également l'économiste de HSBC Alexandre Morozov: il est dangereux que l'augmentation des salaires dépasse l'accroissement de la productivité.
Selon Natalia Akindinova, l'année dernière, la productivité s'est accrue de 7,9%, mais les salaires augmentent deux fois plus vite: 16,2% en 2007, et 13,3% en 2006.
L'augmentation des salaires se rapprochera ensuite de la dynamique de la productivité, espère-t-elle. Sinon, l'économie commencera à se manger elle-même, affirme Igor Nikolaïev. D'après lui, la part des salaires dans le PIB russe ne doit pas dépasser 33%, comme c'est le cas en Norvège, pays qui présente des similitudes avec la Russie sur le plan économique.
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